Depuis les Rameaux, nous sommes entrés dans la grande semaine où, avec Jésus, nous participons au Mystère Pascal. Il n’y a pas de moment plus grand dans la vie Chrétienne que ce moment-là. Peut-être ne le saisit-on pas toujours à sa juste mesure. C’est un moment plus grand que le jour de notre propre naissance, plus grand que le jour de notre baptême, que notre mariage ou notre ordination sacerdotale ; c’est l’accomplissement de toutes les promesses que Dieu avait fait à l’humanité !
La nuit de Pâques accomplit ce que l’univers attendait depuis son origine.
Sans cette nuit, rien de ce que nous faisons et célébrons aurait du sens. Et que célébrons-nous ?
La passion, la mort et la résurrection du Christ qui remonte victorieux des enfers !
La vraie question pour nous est de savoir si nous le croyons vraiment. Le noyau du message que l’Église primitive proclamait (= le kérygme) était vraiment simple :
« Il est vivant ! » ; « Il est vraiment ressuscité ! Et nous en sommes témoins ! Nous l’avons vu ! »
Saint Paul est tout aussi clair :
« Nous proclamons que le Christ est ressuscité d’entre les morts ; alors, comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu. » 1Co 15, 12-14.
Et nous, pouvons-nous dire avec autant d’assurance ces exclamations ?
Avons-nous vraiment cette certitude ?
Sommes-nous témoins que la mort a été engloutie dans la victoire ?
Avons-nous vu le Christ ressuscité dans notre vie ? Quelles preuves avons-nous ?
Ces questions ne trouvent pas de réponse avec l’intelligence, mais avec la vie. La rencontre avec le Ressuscité se fait réellement, non pas dans une certitude intellectuelle de la raison mais dans une histoire de salut, celle de l’histoire de notre salut. Dans cette histoire, le Seigneur nous invite à vivre notre propre « Pessa’h », notre Pâque, notre « Passage » de la mort à la vie.
Et quelle preuve pouvons-nous avoir que nous sommes passé de la mort à la vie ? Comment avoir la certitude que la résurrection existe vraiment et que nous pouvons la vivre dès maintenant ?
« Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. » 1 Jn 3, 14.
Le grand « coup de grâce » que Dieu a fait au mal, c’est d’introduire dans la vie humaine la seule réalité qui pouvait vaincre la mort, la souffrance et l’injustice : l’Amour, c’est-à-dire Lui-même.
Pour nous, c’est vraiment la cause de toutes nos joies. Non pas simplement que nous soyons passés de la mort à la vie, mais que LA VIE elle-même soit venue dans notre propre mort !
Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Et moi, j’en suis témoin.
Père Pablo SOLIS ENCINA
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