La sainteté fait grandir l’Eglise - Saint François d’Assise

24 mars 2021

Au 13e siècle, l’Église catholique connaît de nombreux excès : richesse du clergé, mondanités, accumulation de plaisirs et de biens... L’Évangile est souvent loin du cœur des chrétiens. Armé de sa pauvreté et de sa joie, François d’Assise va humblement relever l’Église en ruines et redonner un élan mondial à la foi catholique, qui dure encore huit siècles plus tard. Rencontre avec le Poverello.

Comment grandit-on quand on est issu d’une famille noble, entouré d’une fratrie de sept enfants ?

Ma famille était riche et mon enfance fut calme, baignée par les récits de chevalerie. Ma destinée était de seconder mon père, marchand de tissus riche et ambitieux pour son fils. Ma vie était pleine de fêtes et de plaisirs faciles, rien ne m’était refusé ! Malgré les aspirations paternelles, je pris la voie de la guerre. Je suis jeté en prison à 18 ans à la suite d’une révolte du peuple d’Assise ; malade et affaibli, j’en ressors. Mais je suis profondément insatisfait face à la vie, intérieurement tiraillé par des paradoxes et des envies contraires...

Comment passe-t-on de Franceso Bernadone à Saint François d’Assise ?

Mon chemin de conversion a été complexe et dur. Je prends l’habitude de me recueillir devant le crucifix de la chapelle de Saint-Damien. En 1205, j’ai 23 ans : j’entends un jour la voix de Dieu qui me demande de « réparer son Église en ruines ». Prenant l’appel au sens littéral, je vais rebâtir pierre à pierre la vieille église...

Excédé par mon comportement qui l’humilie, mon père m’assigne en justice, pensant me ramener à la raison ; peine perdue, j’abandonne tous mes biens matériels, jusqu’au moindre de mes vêtements, me réfugiant sous la protection de l’évêque du lieu, déclarant publiquement que je n’avais qu’un seul père : Dieu. Je suis décidé à vivre selon la forme du Saint Évangile et je m’engage dans une pauvreté absolue, gagnant mon pain par le travail manuel et l’aumône, habillé d’une tunique et d’une corde, prenant soin des lépreux de la région. Plusieurs jeunes hommes me rejoignent dans cette vie radicale, et nous formons à présent une petite communauté. En parallèle, une fraternité de sœurs se crée à Assise sous l’impulsion de ma chère Claire, une riche aristocrate de 18 ans ayant tout quitté pour épouser la vie du Christ.

C’est ainsi que l’ordre des Frères Mineurs voit le jour ?

En 1210, le pape Innocent III, qui m’a vu en rêve soutenant la basilique Saint-Jean de Latran en ruines, valide verbalement la première règle que j’ai rédigée. Mais le succès grandissant de notre fraternité vient bousculer cette règle, et de nombreux frères négocient avec la pauvreté et la mendicité...

En 1219, en pleine 5e croisade, je pars en Egypte pour rencontrer le sultan Al-Kamel et lui parler de l’amour de Dieu. À mon retour, je confie les rênes de la communauté au frère Pierre... En 1224, le Christ me donne le privilège de recevoir ses propres blessures de la Croix : les stigmates. Je vis de grandes angoisses, je suis souvent malade et me réfugie près d’Assise, là où tout a commencé et là où vit Sœur Claire et sa fraternité de Sœurs pauvres.

Je meurs le 3 octobre 1226, accueillant « notre sœur la mort » avec joie. Je fais partie des saints les plus populaires, même en dehors de l’Église.

Là où il y a de la haine, que je mette l’amour.

Quelques faits

  • • Deux ans après sa mort il est canonisé. Il est Saint Patron des animaux, de l’écologie et des louveteaux.
  • • Il a écrit un « Cantique des créatures », premier texte en italien moderne.
  • • C’est de Saint François que vient la crèche de Noël, l’Angélus et l’annonce de la prière par les cloches.
  • • En 1931, il a été décidé de faire du jour de la fête de Saint François d’Assise (4 octobre), la “Journée
  • Nationale des animaux”.
  • • En 1986, Assise, sa ville natale sera choisie par le pape Jean-Paul II comme siège de la “Journée Mondiale de la prière pour la paix” et du dialogue interreligieux, rassemblant 130 responsables religieux du monde entier.