De la beauté et de l’importance de notre corps...

14 janvier 2021

Retrouvez ici l’édito de la feuille Contact n°888 en date du 14 janvier 2018
Ces réflexions prolongent la deuxième lecture du 2e dimanche du Temps Ordinaire - Année B.

Mon corps, c’est moi ! Ton corps, c’est toi !
Mon Corps est pour toi ! Rendons gloire à Dieu !

Nous en faisons quotidiennement l’expérience lorsque nous saluons quelqu’un : serrer sa main, toucher son corps, c’est atteindre la personne de l’autre. Et lorsque nous préparons un enfant à la première communion, nous lui disons que recevoir l’hostie devenue le corps du Christ par la consécration, c’est recevoir la personne de Jésus vivant.

On peut voir sans être vu, écouter sans être entendu… mais on ne peut pas toucher sans être touché. Le contact corporel est mutuel et il dit parfois beaucoup plus que les paroles échangées.

Nous vivons dans une société du corps-objet où l’expression « mon corps m’appartient » indique que le corps est considéré comme extérieur à soi-même pour en disposer à l’envi, de manière égocentrée. La Parole de Dieu convertit notre regard en nous rappelant que

mon corps est pour l’autre.

En affirmant dans la première lettre aux Corinthiens (6, 13c-15a 17-20) que « le corps est pour le Seigneur », Saint Paul nous surprend ! Il ne s’agit pas d’une simple image pour évoquer la communauté rassemblée et tournée vers le Seigneur. C’est au premier degré que Saint Paul dit : « le corps est pour le Seigneur. » Mes pieds, mes bras, mes yeux, mes oreilles, ma bouche… tout mon corps, sexué dans chacune de ces cellules par les chromosomes XX ou XY, est pour le Seigneur. Le corps est bon, profondément bon. Le lieu du péché, c’est le cœur et non le corps qui est fait pour le don.

Notre vocation d’hommes et de femmes est de vivre bellement et bonnement la relation à l’autre par le corps. J’écris ces lignes avec les mains de mon corps et vous les lisez avec les yeux de votre corps. A tout moment et plus spécialement lors du geste de paix, nous entrons en contact personnel avec nos corps respectifs : par nos sourires, nos regards, nos gestes… nous pourrions même nous « saluer par un saint baiser. » (Rom 16, 16)
Si déjà mon corps est pour l’autre pour les gestes les plus simples du quotidien, a fortiori mon corps est pour l’autre pour la grande affaire de la vie : l’expression de l’amour mutuel de l’homme et de la femme, appelés par Dieu à la fécondité par le langage du corps. La vie est en moi et je peux la transmettre dans la rencontre avec une autre personne humaine pour appeler ensemble – grâce à Dieu – une vie nouvelle à l’existence. Noblesse de la vie conjugale.

La théologie du corps est un don que Dieu a fait pour notre temps par le ministère de Saint Jean Paul II. Nous n’avons pas fini (avons-nous même commencé ?) de recevoir son enseignement lumineux, antidote au pessimisme contemporain sur la chair et sur notre propre résurrection.

Pour fuir la débauche, nous avons besoin d’une conversion du regard et du cœur. Recevons avec bonheur les paroles de Saint Paul :

« Votre corps est un sanctuaire de l’Esprit Saint. Vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes, car vous avez été achetés à grand prix.
Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps. »

Père M. BERGER