Je ne mourrai pas – je vivrai.
Par ces paroles : Je ne mourrai pas – je vivrai , je voudrais proclamer l’action de Dieu qui sauve et conduit à la plénitude de la vie.
Ce dimanche est, en effet, l’occasion de parler des fins dernières : la mort et l’au-delà.
Sur ce sujet, la Parole de Dieu est très riche et l’Eglise – dans son catéchisme – en parle très clairement. C’est ce dont je voudrais vous parler aujourd’hui… en m’appuyant sur la fin de la 2e lecture :
le sort des hommes est de mourir une seule fois et puis d’être jugés,
ainsi le Christ s’est offert une seule fois pour enlever les péchés de la multitude ( = quand il a été mis à mort, il a donné sa vie ; mis au tombeau, il est ressuscité vainqueur du péché et de la mort.)
il apparaîtra une seconde fois, non plus à cause du péché, mais pour le salut de ceux qui l’attendent.
Après avoir bénéficié de sa venue dans la chair, de sa naissance, du bien qu’Il a fait et de son enseignement, alors qu’il est aujourd’hui assis à la droite du Père, nous attendons sa venue dans la gloire ! et nous crions, au cours de cette messe, cet appel :
Viens, Seigneur, Jésus !
On parle des fins dernières au pluriel parce que l’attente de cette venue de Jésus dans la gloire a deux faces :
- une face individuelle, personnelle
- et une face collective qui concerne toute l’humanité et même toute la création qui nous entoure car ce monde a une fin, un terme... tout comme chacun d’être nous.
Je tiens de mon papa le petit schéma ci-dessous. Il l’a lui-même composé pour se rappeler sa fin personnelle sur cette terre et sa destinée : le ciel de Dieu, la vie éternelle.
Je suis donc
- créé corps et âme à l’image et à la ressemblance de Dieu
- sauvé par la Mort et la Résurrection de Jésus
- appelé à la sainteté et à voir Dieu pour l’éternité !
Néanmoins, dans le temps et dans l’espace de ma vie sur la terre, je peux choisir ou refuser Dieu. En effet, Dieu mon Créateur ne veut pas me forcer à Le reconnaître mon Père. Il attend que, éclairé par sa Parole et éduqué par l’Église, je le fasse librement et que je place ma vie sous son regard, dans l’obéissance à ses commandements.
Je peux donc choisir Dieu et L’aimer en réponse à son amour. Mais il est aussi possible pour l’homme de s’établir dans une aversion volontaire, c’est-à-dire un refus catégorique de Dieu et d’y persister jusqu’à la fin. C’est le péché qui conduit à la mort… Il est aussi appelé péché mortel.
Au terme de ma vie terrestre, il y a l’heure de ma mort corporelle, celle pour laquelle nous demandons à Marie de prier pour que nous soyons en état de grâce. A ce moment-là, je parais devant Dieu pour un dialogue de vérité et d’amour. Dans ce jugement particulier dont je suis sûr qu’il aura lieu pour moi personnellement, sera manifesté le choix fait pendant ma vie. Je recevrai alors dans mon âme immortelle ma rétribution éternelle.
L’enseignement de Jésus repris et expliqué par l’Église affirme l’existence de l’enfer et son éternité. Les âmes de ceux qui meurent dans le refus de Dieu s’y retrouvent, privés de Dieu, selon leur choix. Pour l’éviter, il est donc - pendant ma vie terrestre - de mon intérêt spirituel de considérer l’enfer comme un risque possible pour moi… si j’oublie Dieu au point de m’en retrouvé séparé.
Au sujet du purgatoire, l’Eglise enseigne que ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, éprouvent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté qui permet d’entrer dans la joie du ciel. C’est pourquoi, nous prions pour les défunts.
Certes, les plus grands saints vont directement au ciel, comme le bon larron crucifié avec Jésus qui lui dit : Aujourd’hui, tu seras avec moi au Paradis.
Conscients des péchés que nous confessons et de nos imperfections, sans pour autant nous résigner à la médiocrité, il nous faut compter sur un état et un temps - après notre mort - pour être parfaitement purifiés, avant de vivre pour toujours avec le Christ.
Nous serons alors pour toujours semblables à Dieu, parce que nos âmes le contemplerons tel qu’Il est. Dès ici-bas, ce Ciel nous est promis et je vous encourage à le désirer tous les jours dans votre prière et dans votre intention matinale. Seigneur, ce matin, en me réveillant et en te priant, je commence une nouvelle étape sur ma route vers le ciel !
Enfin, au terme de l’histoire et pour tous les hommes, il y aura le jugement général.
La résurrection de tous les morts, les justes comme les pécheurs, précédera ce Jugement général qu’on appelle le plus souvent le jugement dernier. Ce sera l’heure où ceux qui gisent dans la tombe en sortiront à l’appel de la voix du Fils de l’Homme ; ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal pour la damnation (Jn 5, 28-29).
Alors le Christ viendra dans sa gloire, escorté de tous les anges (...). Devant lui seront rassemblés toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des boucs. Il placera les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Et ils s’en iront, ceux-ci à une peine éternelle pour leur âme comme pour leur corps ressuscité
et les justes pour leur âme comme pour leur corps ressuscité à la vie éternelle (Mt 25, 31. 32. 46).
Ma rétribution éternelle sera donc aussi pour mon corps.
Ainsi l’amour infini de Dieu sera contemplé en plénitude, dans leur corps comme dans leurs âmes, par les saints – et nous espérons en être… car Dieu nous l’a promis si nous lui sommes fidèles… et c’est pourquoi, nous y travaillons chaque jour -
Frères et sœurs, voilà ce que signifie dans notre profession de foi les paroles que nous disons chaque dimanche : Je crois à la résurrection de la chair et à la vie éternelle.
Oui, vraiment, je ne mourrai pas – je vivrai.
Père Michel BERGER, curé
Homélie pour le 32e dimanche du TO Année B