Promesse

Promesse : acte unilatéral par lequel une personne prend l’engagement de donner, de faire ou de ne pas faire.

Le temps de l’Avent nous prépare à accueillir une promesse solide, la promesse de Dieu : un sauveur… car la naissance du Messie est la Promesse par excellence.

« Devant tous je m’engage, sur mon honneur, //Et je Te fais hommage de moi, Seigneur… »

Ainsi débute le chant de la Promesse des Scouts et des Guides que j’ai entonné pour la première fois il y a de cela un demi-siècle bientôt. Mais cette promesse scoute n’était que le prolongement d’une autre promesse, celle de mon baptême, celle qui engage le nouveau-né à être, plus tard, en tout fidèle à sa qualité de chrétien, d’enfant de Dieu, de fils ou de fille de l’Eglise. Comment aurais-je pu imaginer qu’aujourd’hui je tiendrais un poste de directeur d’un hôpital de l’Ordre militaire et hospitalier de Saint Jean de Jérusalem de Rhodes et de Malte, une des plus anciennes institutions de la civilisation occidentale et chrétienne qui depuis ses origines au XII^e siècle n’a jamais cessé de porter secours aux faibles et aux malades, afin que personne ne reste sur le bord du chemin.

Etrange idée que cette initiative après plus de trente-huit années passées au service de la France ! Non, puisque depuis des lustres l’Ordre et l’Armée française ont toujours entretenu des relations et que nombre d’officiers français se sont illustrés sous ses couleurs de rouge et blanche. Non, puisque j’ai collaboré plusieurs années avec le représentant officiel de l’association française des membres de l’Ordre souverain auprès de la Légion étrangère, alors que j’avais l’honneur de commander l’institution des invalides de la Légion étrangère.

C’est ainsi, quand au terme de ma carrière militaire j’ai pensé à une activité au service de l’autre, que tout naturellement, je me suis porté candidat auprès des Œuvres hospitalières françaises de l’Ordre de Malte. Fait du hasard, coup du destin, œuvre de la Divine Providence, l’Ordre recherchait à ce moment-là un directeur pour sa maternité de Bethléem. N’y-a-t-il pas mission plus sacrée que d’aider des femmes à accoucher dans les meilleures conditions dans cette ville de Judée ?

 « Recevez, ô mon Dieu, la promesse de vos enfants. De deux âmes, faites une seule âme, pour que nous puissions porter avec amour la croix que vous donnez à chacun au long de la vie ». Toutefois, cette promesse que nous nous étions faites Claire et moi, un beau jour de décembre, cette fois-ci m’empêchait de m’engager seul dans cette aventure extraordinaire, pour me mettre au service de nos seigneurs les Malades.

Merci à Claire, après quatre années passées à Puyloubier, où j’avais acquis une certaine expérience dans la gestion et le management d’un établissement à caractère médico-social d’avoir accepté de me suivre à l’endroit où tout a commencé ! C’est ainsi, qu’en novembre 2021 j’ai pu mettre mon expérience au service de la maternité de la Sainte Famille de Bethléem. Un établissement hospitalier fondé en 1884 par les filles de la Charité et repris en 1985 par l’Ordre de Malte. Un établissement, transformé alors en maternité, qui verra sa 100 000^e naissance, depuis le 26 février 1990, dans le premier trimestre de l’année 2023 (soit la moitié de la population de Bethléem). Un établissement d’excellence en Cisjordanie qui permet aux plus pauvres d’avoir accès aux meilleurs soins. Un établissement à moins de mille pas du lieu de naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Ainsi, depuis février, notre quotidien est à Bethleem où je suis à la tête d’un établissement qui compte 183 employés, tous Palestiniens, et qui, en 2022, devrait procéder à environ 4600 accouchements.

Alors en ce début d’Avent, recevez nos meilleurs vœux de bonne et sainte année et de très joyeux Noël.

« … protège ma Promesse, Seigneur Jésus »

Claire et Gilles NORMAND