Les trois lectures bibliques de ce jour sont prophétiques au sens où elles relatent toutes une vision :
- le prophète Daniel (Dn 7, 9-10.13-14) qui indique : la nuit, au cours d’une vision, moi, Daniel, je regardais…
- l’apôtre Saint Jean dans son Apocalypse (Ap 12, 7-12a) qui voit qu’il y eut un combat...
- l’évangile selon Saint Jean (1, 47-51) où Jésus annonce à Nathanael qu’il verra le ciel ouvert et les anges de Dieu.
Frères et sœurs, avez-vous déjà vu le ciel ouvert et les anges de Dieu ?
Ces trois lectures bibliques sont prophétiques et donc particulièrement mystérieuses : essayons de les accueillir pour bien les comprendre !
Dans le livre du prophète Daniel – bien avant Jésus -, Daniel voit des trônes qui furent disposés et un vieillard qui prit place. Ce qui est annoncé ici, c’est le Père qui accueille son Fils Jésus à la fin de sa mission sur la terre : Jésus notre Seigneur, né de la Vierge Marie, qui par sa Passion, sa Croix et la Résurrection a acquis la victoire sur le mal, sur la mort et sur le péché. C’est Lui qui, au jour de son Ascension, entre en triomphe et reçoit domination, gloire et royauté : le Christ notre Roi.
Dans le livre de l’Apocalypse, il a été question d’un combat dans le ciel. (Ap 12, 7).
D’un côté, Michel, avec ses anges : Michel dont le nom signifie « Qui est comme Dieu ? » en forme de question : « Qui est semblable à Dieu ? » En effet, depuis la création des anges, l’orgueil d’un des anges a voulu prendre la place de Dieu et a entraîné avec lui d’autres anges qui, s’éloignant de la lumière se sont précipités dans les ténèbres. Ces anges-là cherchent toujours à nous faire perdre l’amour que Dieu nous donne. Pour sa part, Saint Michel que nous honorons dans cette église de Caderousse, reste - avec ses anges - tourné vers Dieu pour L’adorer et Le servir. Nous sommes placés sous la protection de Saint Michel et de ses anges.
Un combat dans le ciel avec d’un côté Michel et ses anges de lumière et de l’autre côté le dragon, avec ses anges, qui fut rejeté. Et un peu plus loin, il est dit qu’il fut jeté sur la terre et ses anges furent jetés avec lui. Cela veut dire que le combat n’est plus seulement dans le ciel et qu’il a lieu aussi sur notre terre.
Parce que nous sommes chrétiens, parce que nous sommes baptisés, nous proclamons la victoire de notre Dieu : le salut, la puissance et le règne de notre Dieu. Nous affirmons la victoire de Jésus sur la mort, le péché et le mal… par la puissance de sa Résurrection. Nous croyons en Jésus vivant.
Aux enfants des scouts ou du catéchisme, je repars toujours de la Résurrection : est-ce que Jésus est ressuscité ? Oui ! Qu’est-ce que cela veut dire ? Il a repris sa vie, il est entré définitivement dans la victoire de Dieu ! Mais Jésus est-il toujours vivant ou est-il mort de nouveau ? Oui, il est toujours vivant ! Il n’est pas mort de nouveau ! Puisqu’Il est vivant, nous pouvons avoir une relation avec Lui : nous pouvons Lui parler, nous pouvons Le prier, nous pouvons L’adorer. Oui, Jésus est vainqueur !
Mais le diable et ses anges ont été jetés sur la terre et ils cherchent à nous tenter, à nous faire tomber.
C’est le récit du péché originel : derrière le choix désobéissant de nos premiers parents, Adam et Eve, il y a une voix séductrice, opposée à Dieu, une intention qui veut prendre la place de Dieu, se faire Dieu… et par jalousie pour l’homme, par jalousie pour nous qui pouvons encore recevoir et garder l’amitié de Dieu, le diable et Satan ont fait tomber et cherchent encore à faire tomber l’humanité dans la mort. Cf Catéchisme de l’Eglise Catholique n°391
En méditant sur la chute originelle, Saint Paul souligne que tous ont péché et que tous ont besoin de la gloire de Dieu, (Rom 3, 23) c’est-à-dire que tous sont en manque de la gloire de Dieu. Saint Paul, à travers tout son enseignement, annonce le salut et la victoire de Jésus.
Il nous dit que le combat est déjà gagné par Jésus mais qu’il continue à travers les siècles, pour chaque génération. L’accusateur de nos frères est déjà rejeté. Et pourtant cet accusateur cherche toujours à avoir sur nous une influence, sous la forme d’une accusation jour et nuit. Comment ? Par le découragement, par le doute, par l’inquiétude, par une connivence, une complicité avec le mal et les ténèbres. On se laisse aller à la facilité, à la médiocrité, au fatalisme. Nous pouvons, par l’implication de notre liberté et notre choix, nous éloigner de Dieu et tomber.
La bonne nouvelle est qu’il a été rejeté l’accusateur de nos frères. Il est vaincu par le sang de l’Agneau !
Que voulons-nous donc faire ? Avec Saint Michel et tous les anges fidèles à Dieu, avec tous les saints, avec la Vierge Marie et Saint Joseph, nous voulons développer et nourrir notre attachement intérieur à Jésus ; nous voulons incliner notre cœur vers Jésus, le Sauveur.
C’est ici que l’évangile de ce jour (Jn 1, 47-51) et la rencontre de Jésus avec Nathanael viennent nous aider. Philippe avait rencontré Jésus et Jésus lui avait dit : suis-moi. Puis Philippe est allé trouver Nathanael pour lui dire : ‘nous avons trouvé le Messie, Celui qui est annoncé pour la consolation de son peuple. Il vient de Nazareth.’ - ‘De Nazareth ? Mais de Nazareth, que peut-il sortir de bon ?’
et voilà que Nathanael suit Philippe et quand il arrive à Jésus, Jésus lui dit : ‘Tu es vraiment un fils d’Israël en qui il n’y a pas de ruse, en qui il n’y a pas de mensonge, en qui il n’y a pas de fraude.’
Et Nathanael dit à Jésus : ‘on ne s’est jamais vu. D’où me connais-tu ?’ Et Jésus aide Nathanael à se souvenir d’une rencontre qui s’est passée dans son cœur – entre Dieu et lui – quand il était sous le figuier, une rencontre qu’il n’avait pas comprise. Nathanael se souvient et il dit : ‘C’est toi le Fils de Dieu ! C’est Toi le Roi d’Israël !’
Il dit sa foi en Jésus. Il s’attache à Jésus. Il incline son cœur vers Jésus. Cette rencontre avec Jésus, nous la vivons nous aussi chacun de nousj, dans notre cœur Jésus qui nous connaît parce qu’Il est le Fils de Dieu : c’est lui qui nous a faits… de droit, nous Lui appartenons ; de droit, nous sommes à Lui. Il est avec le Père et l’Esprit notre Créateur. Et Jésus est notre rédempteur, notre Sauveur.
A nous de Le reconnaître et de dire comme Nathanael : ‘Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu. Tu es MON Sauveur, Tu es MON Seigneur.’ Cette rencontre est intérieure mais la profession de foi est extérieure.
Jésus annonce alors à Nathanael qu’il sera désormais en alliance avec le Ciel et qu’il verra les anges de Dieu qui montent d’abord puis qui redescendent, qui montent vers le Fils de l’homme et qui descendent depuis le trône de Dieu.
Nous sommes donc en alliance avec le Ciel et quand bien même il y a un combat spirituel sur la terre, nous sommes déjà – avec le Christ – les grands vainqueurs. En célébrant Saint Michel Archange, nous nous plaçons sous sa protection, nous le prions et nous comprenons désormais beaucoup mieux cette prière :
Saint Michel Archange défendez-nous dans le combat ; soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon. Que Dieu exerce sur lui Son empire, nous le demandons en suppliant ; et vous, prince de l’armée céleste, refoulez en enfer, par la Vertu divine, Satan et les autres esprits malins qui rôdent dans le monde pour la perte des âmes. Amen.