Le livre des Lamentations de Jérémie est composé de cinq poèmes lyriques (5 chapitres).
Les quatre premiers sont acrostiches (chaque vers commence successivement par l’une des 22 lettres de l’alphabet hébreu). Il décrit la grande douleur causée par le siège, la prise et la destruction de Jérusalem par Nabuchodonosor II, roi de Babylone. Vigoureux et pathétique, ce livre exprime la peine profonde à la vue de la désolation, de la misère de la confusion, de la famine, de l’épée et d’autres fléaux qui sont l’expression du châtiment divin pour les péchés du peuple, des prophètes et des prêtres. Le livre se termine néanmoins avec une note d’espoir.
L’Eglise, dans sa tradition liturgique, reprend ce chant des lamentations pendant la Semaine Sainte, alors qu’elle s’unit à la souffrance du Christ et pleure sa mort. Le chant qui est joint à cet article est une mélodie mozarabe (prise dans le Codex de Silos). Vous pouvez vous laissez porter par cette mélodie tout en suivant le texte. Vous reconnaîtrez le début de chaque verset au son de la lettre hébraïque.
LIVRE DES LAMENTATIONS DE JÉRÉMIE - chapitre 1
Ici commence la lamentation de Jérémie le prophète
01 Aleph — Comment ! La voilà donc assise, solitaire, la ville si populeuse, semblable à une veuve, la reine des nations, souveraine des peuples, devenue esclave !
02 Beth — Elle pleure, elle pleure dans la nuit, les larmes couvrent ses joues : personne pour la consoler parmi ceux qui l’aimaient ; ils l’ont trompée, tous ses amis, devenus ses ennemis.
03 Guimel — Elle est déportée, Juda, misérable, durement asservie ; assise au milieu des nations, elle ne trouve pas de repos. Tous ses persécuteurs l’ont traquée jusque dans sa détresse.
04 Daleth — Les routes de Sion sont en deuil, car personne ne vient à ses fêtes : toutes ses portes sont à l’abandon, ses prêtres gémissent, ses vierges s’affligent ; elle-même est dans l’amertume !
05 Hé — Ses adversaires la dominent, ses ennemis sont rassurés, car le Seigneur l’afflige pour ses fautes sans nombre ; ses petits enfants s’en vont, captifs devant l’adversaire.
Jérusalem, Jérusalem, convertis-toi vers le Seigneur ton Dieu