« L’Église s’unit chaque année par les quarante jours du Grand Carême au mystère de Jésus au désert » Catéchisme de l’Eglise Catholique n° 540.
Il existe un lien très profond entre les tentations qu’a eu le peuple d’Israël au désert, celles de Jésus et les nôtres. Peut-être nous pourrions penser que les tentations de Jésus sont loin des tentations que nous avons dans notre propre vie, mais penser cela serait une négligence de notre part, car Jésus fut tenté par les mêmes tentations qu’a tout homme aujourd’hui.
La première tentation : les sécurités.
S’assurer la nourriture est une chose primordiale. C’est terrible de manquer de quelque chose de si important. C’est une nécessité ! Jésus répond : « L’homme ne vit pas seulement de pain ». La tentation est sérieuse car elle touche les sécurités. Le démon est très sournois lorsqu’il nous suggère de nous révolter lorsque des choses essentielles nous manquent. Il sait que cela nous fait souffrir, et que nous ne voulons pas souffrir. Pour cela, le pain d’abord ! Que rien ne manque ! Les études, le travail, l’argent… Nous voulons assurer d’abord les choses essentielles, et pour Jésus la première chose essentielle est sa relation avec son Père. L’argent est important, la nourriture aussi, et les études et le travail. Ici il ne s’agit pas d’enlever le pain, mais de remettre les choses dans l’ordre de priorité qui correspond. Le démon cherchera toujours à faire descendre Dieu dans la liste de nos priorités.
La deuxième tentation : les idoles.
Tu veux le succès ? La gloire ? L’admiration de tous ? Être aimé et accepté ? Je te donne tout ça !
Le diable ne rigole pas. Ce qui est demandé en retour, c’est l’adoration. L’idolâtrie a toujours été une plaie dans la relation entre Dieu et les hommes, parce que les idoles prennent la place de Dieu. C’est une chose à laquelle on rend culte, et nous la transformons en idole lorsque notre vie commence à tourner autour de ça. Presque tout peut devenir une idolâtrie si elle prend le centre de gravité au lieu de Dieu. Jésus est clair : « C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte ».
La troisième tentation : ne pas accepter sa propre réalité.
Jésus est le Fils de Dieu ! Pourquoi doit-il mener une vie grise de « fils du charpentier » ? Pourquoi il doit traverser tant de galères ? Le démon dit à Jésus de ne pas accepter cette mission que son Père lui donne, mais de faire un miracle et de convaincre tout le monde. Je me disais toujours quand j’étais petit : « mais pourquoi Dieu ne fait pas briller l’hostie à la messe ou qu’elle se transforme réellement et comme ça on est tous convaincus ? ! ». On voudrait changer la réalité. On voudrait peut-être que notre vie soit différente, ou notre corps, ou notre mari ou femme, ou les enfants, ou le chef du travail… Cette tentation est celle de ne pas accepter notre réalité existentielle, la réalité que nous avons maintenant. Le démon nous dit qu’il faut avoir tout sous contrôle, qu’il faut triompher, que tout doit aller bien ! Si non, change la réalité, ou fuis-là.
Seul Jésus réussit à vaincre ces 3 tentations qui résument « toutes les formes de tentations ». A sa suite, l’Église entre dans le combat de Dieu, les yeux toujours fixés sur son Sauveur.
Père Pablo SOLIS ENCINA