L’Eglise maternelle

7 septembre 2019

En célébrant – enfin ! – le baptême de Marine ce dimanche, notre communauté paroissiale se réjouit de voir l’aboutissement d’un long chemin : celui qui conduit des balbutiements de la foi à la proclamation assurée du Credo ! « Oui, je crois et je veux être baptisée : en étant plongée dans la Mort et la Résurrection du Christ, je serai sauvée et je recevrai, avec la vie divine, la promesse de la vie éternelle. » Dieu seul connaît le long chemin, les épreuves et les combats traversés par Marine. Et Marine seule sait
« comment le Seigneur l’a portée comme sur les ailes d’un aigle et l’a amenée jusqu’à Lui. » Cf. Exode 19, 4
Puisse ce baptême réveiller en nous la conscience de la grandeur du don que nous avons - pour la plupart d’entre nous - reçu alors que nous étions nourrisson ou enfant !
N’aurions-nous pas quelque peu oublié la nécessité du baptême ?
« Celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai
deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. »
Jn 4, 14
N’aurions-nous pas oublié la noblesse de notre condition chrétienne ?
« Vous êtes le Corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps. » 1 Cor 12, 27

En nous réjouissant du don de Dieu, nous voyons s’accomplir l’œuvre de Dieu telle que Jésus nous l’a prescrite : « En allant, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai commandé. » Mt 28, 19-20
Saint Paul a lui-même souligné que l’évangélisation précède le baptême comme une nécessité : « Le Christ ne m’a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer l’Evangile. » 1 Cor 1, 17 « En effet, quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Or, comment l’invoquer, si on n’a pas mis sa foi en lui ? Comment mettre sa foi en lui, si on ne l’a pas entendu ? Comment entendre si personne ne proclame ? » Rom 10, 13-14

S’il laissait souvent la célébration du baptême à d’autres ministres que lui, Saint Paul a néanmoins baptisé quelques personnes dont Onésime, cet esclave qui avait fui la dureté d’un maître chrétien pour se réfugier auprès de lui, Paul, « prisonnier à cause du Christ Jésus », afin d’entendre de sa bouche l’Evangile et être baptisé de sa main. Et tout est changé ! Le baptême fait de nous des frères : « j’ai quelque chose à te demander pour Onésime, mon enfant à qui, en prison, j’ai donné la vie dans le Christ. (…) Accueille-le comme si c’était moi. Retrouve-le non plus comme un esclave mais (…) comme un frère bien-aimé. » Phm 15-17

La célébration des trois sacrements de l’initiation chrétienne d’un adulte – le baptême, la confirmation et l’eucharistie – est l’aboutissement d’un long chemin : écoute de l’Evangile qui agit dans le cœur comme une semence qui germe et grandit, décision de vivre en disciple du Christ et de le suivre en sachant très bien que le disciple - comme le maître - est appelé à passer par la croix, apprentissage de la vie chrétienne avec l’aide des parrain et marraine ou des garants paroissiaux qui n’ont pas compté leurs heures pour accueillir, expliquer, encourager, réconforter… et enfin la naissance, suivie de l’action constante de la respiration au Souffle de l’Esprit Saint (Confirmation) et de la première Communion au Corps Eucharistique du Christ, nourriture du nouveau-né comme du chrétien baptisé de longue date !

« Par les sacrements de l’initiation chrétienne, le Baptême, la Confirmation et l’Eucharistie, sont posés les fondements de toute vie chrétienne. La participation à la nature divine, donnée aux hommes par la grâce du Christ, comporte une certaine analogie avec l’origine, la croissance et le soutien de la vie naturelle. Nés à une vie nouvelle par le Baptême, les fidèles sont en effet fortifiés par le sacrement de Confirmation et reçoivent dans l’Eucharistie le pain de la vie éternelle. » Catéchisme de l’Eglise Catholique n°1212

Ce dimanche, notre communauté paroissiale est appelée à redécouvrir que l’Eglise est une Mère : sa vocation est d’accueillir la vie, de la porter et de l’enfanter à la lumière. Cette œuvre est donc celle de tout un corps, notre communauté qui coopère à l’œuvre de Dieu ! Accueillons donc Marine pour sa naissance – en Eglise - à la vie des enfants de Dieu – en ce 8 septembre, jour de la Nativité de la Vierge Marie.
Père Michel BERGER