Ce dimanche, l’Église universelle célèbre le troisième dimanche du temps de l’Avent, appelé aussi dimanche de « Gaudete », c’est-à-dire de la joie. Toute l’Église se réjouit car le Seigneur vient !
Et « le salut est plus près de nous maintenant qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants » (Rm 13,11). C’est vraiment impressionnant de contempler ce double élan pendant le temps de l’Avent d’un peuple qui attend le retour du Christ, et le Christ qui se précipite à la rencontre de l’humanité. Un mouvement d’amour qui dépasse les limites de notre compréhension.
C’est dans cet élan que l’Église célèbre la liturgie, une liturgie qui est pleine de sens, même si certaines choses nous échappent – et ce n’est pas étonnant ! – « Car il appartient en propre à celle-ci [la liturgie] d’être à la fois humaine et divine, visible et riche de réalités invisibles, fervente dans l’action et adonnée à la contemplation, présente dans le monde et cependant en chemin » (Concile Vatican II - Sacrosanctum Concilium, 2).
Il s’agit d’une vraie harmonie dans la diversité, comme dans un orchestre musical, où les instruments – ensemble – produisent un son qui exprime la beauté en elle-même. Ainsi l’Église exprime dans son action liturgique la beauté de l’harmonie d’amour de notre relation avec Dieu et avec la communauté chrétienne qui célèbre. Le seul fait d’imaginer cela me met déjà le sourire aux lèvres. C’est vraiment une grande joie de célébrer Dieu, l’Amour, ensemble ! Et la liturgie est au service de l’homme comme la partition est au service des musiciens pour trouver cette harmonie.
Ainsi, je voudrais vous raconter un détail qui m’est cher : il a déclenché en moi un désir de plonger dans la richesse de la liturgie : la couleur rose. Je sais, je sais, ça fait sourire de voir le prêtre habillé en rose, mais je me souviens de la première fois que je l’ai vu dans ma vie. J’étais déjà en France, et j’étais en train de vivre un moment un peu bas dans ma vie. J’allais à l’Eucharistie comme un autre dimanche quelconque, sans rien attendre. Soudain, le prêtre fait irruption, avec une chasuble d’un rose si scandaleux que même Barbie ne porterait pas. À ce moment-là, mon âme s’est réjouit car un message m’était arrivé à travers cette couleur : Noël approche !
C’est incroyable comme un simple signe peut avoir une puissance aussi efficace. Le violet de l’Avent se « teint » du blanc de Noël qui approche pour donner un mauve clair qui nous est resté comme « rose ». Ce rose crie que l’arrivée du Seigneur est imminente et qu’il faut s’y préparer dans la joie de savoir qu’Il vient et qu’Il ne tardera pas !
La liturgie parle ! Elle est vivante, car elle « vise à exprimer efficacement et visiblement ce qui caractérise les mystères de la foi que l’on célèbre » (Présentation du Missel Romain, 345).
Bonne route vers Noël, dans la joie de voir le « violet » de nos vies éclairé par le blanc de la lumière du Christ !
Père Pablo SOLIS ENCINA