Le mot « handicap » vient du terme anglais « hand in cap » (la main dans le chapeau), en référence à un jeu pratiqué au XVIe siècle en Grande-Bretagne. Les anglais sont connus pour leur fair play ! Dans le « jeu » du handicap, il s’agissait d’échanger des biens à l’aveugle : leur valeur était contrôlée par un arbitre assurant que les joueurs abordaient ce jeu avec des chances égales.
En français, l’anglicisme handicap nous a donné l’adjectif « handicapé » bientôt accolé au mot « personne ». Aujourd’hui, nous parlons plutôt de "personnes porteuses de handicap". Qu’il soit visible ou invisible, ces personnes portent en elles ou avec elles un fardeau : une déficience visuelle ou auditive, une paralysie ou une situation – temporaire ou durable – qui empêche ou ralentit la motricité, une déficience mentale, une déchirure intérieure de l’esprit, des difficultés psychologiques à entrer en relation… Chacune de ces difficultés oblige ces personnes, nos frères et sœurs, à limiter leur activité ou à y participer avec des entraves.
Récemment, une personne de la paroisse m’a indiqué qu’elle regrettait de ne pas pouvoir trouver les pages des chants de l’assemblée… soit la page n’est pas annoncée soit l’annonce est inaudible, plus particulièrement pour les personnes âgées, malentendantes ou sourdes, malgré les sonorisations refaites.
De même, l’accès aux personnes en fauteuil roulant est extrêmement difficile à Saint Florent comme à la cathédrale… même s’il existe déjà des dispositifs amovibles qui peuvent être mise en place pour « sauter la marche » !
La marche la plus haute n’est donc pas de l’ordre des moyens techniques ! La marche à franchir est du côté de notre volonté à les mettre en place, c’est-à-dire à nous ralentir pour que les autres, moins rapides, puissent accéder à la même assemblée que nous ! Notre communauté affirme pourtant chaque dimanche son unité dans le Seigneur, dans la foi et la charité !!!
Appliqué au monde de l’hippisme (ou au golf !), le handicap désigne ainsi la volonté d’imposer des difficultés supplémentaires aux meilleurs jockeys (ou joueurs) afin de rétablir l’équilibre des chances entre les concurrents, ce qui a ajouté une notion de compensation au terme handicap.
Il faudrait donc, frères et sœurs qui vivez bon pied bon œil, que ce soit vous qui vous chargiez du fardeau que portent nos frères et sœurs en situation de handicap. Inversons la tendance et le regard ! Ou tout au moins convertissons-le !
« Portez les fardeaux les uns des autres : ainsi vous accomplirez la loi du Christ. » Gal 6, 2
N’est-ce pas ce qu’a fait Jésus pour nous ? « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau » Mt 11, 28 Confiez le moi, je le porterai comme je l’ai déjà porté.
Ne soyons pas surpris la main dans le sac de notre égoïsme ! Le cœur sur la main, apprenons plutôt à ne pas détourner le regard mais à connaître ces frères et sœurs, à les aimer, les aider et les servir bien au-delà de leurs fragilités apparentes et de leurs faiblesses cachées !
Concrètement, je vous invite à repérer telle ou telle personne de notre communauté et à lui proposer votre aide, votre soutien, votre prière et même votre amitié fraternelle !
Père Michel BERGER