Profession de foi

17 janvier 2025

Jeudi 16 janvier, au début de la présentation faite dans le cadre du collectif interreligieux, à l’intention des juifs et des musulmans présents, j’ai présenté quelques éléments centraux de la foi catholique.

Être catholique, c’est mettre sa foi dans la personne de Jésus-Christ. Il est le Fils éternel de Dieu, Fils qui a reçu mission de son Père d’entrer dans notre histoire. Pour cela, Il est né de la Vierge Marie. Jésus est vrai Dieu et vrai homme. Son nom signifie Sauveur. Dans sa personne, il unit la nature divine et la nature humaine. Quand la personne du Fils de Dieu se fait homme, dès le moment de sa conception, son âme humaine est remplie de la joie et de la sainteté de Dieu : c’est ce que signifie le mot Christ. Le Christ n’a pas reçu physiquement une onction d’huile (comme la recevaient les rois et les prêtres de l’Ancien Testament). Il a reçu une onction dans son âme, une onction spirituelle, une onction de joie.

Être catholique, être chrétien, c’est mettre sa foi aujourd’hui dans la personne de Jésus-Christ vivant aujourd’hui parce qu’Il a traversé la mort. En effet, Jésus est vraiment mort. Quand il a été crucifié, il a remis l’esprit. Après son dernier souffle, le soldat romain lui a transpercé le cœur. Et parce qu’il n’y avait pas de doute sur le fait de sa mort, Il a été mis au tombeau. On ne met pas au tombeau quelqu’un qui ne serait pas vraiment mort.

Si nous, catholiques - et nous avons cela en commun avec les orthodoxes et les protestants - mettons notre foi en Jésus, c’est parce qu’Il n’est pas resté dans la mort. Des témoins – ses disciples - l’ont vu ressuscité et ont transmis cette vraie bonne nouvelle : ressuscité d’entre les morts, Jésus est vainqueur de la mort, du mal et du péché. Il en est vainqueur, non seulement pour Lui mais pour tous ceux qui, par la foi, prennent sa main et se laissent entrainer à sa suite de la mort vers la vie.

L’identité religieuse du chrétien – et donc du catholique – est d’entrer en relation personnelle de foi, de compagnonnage, d’amitié et même d’alliance avec Jésus : en effet, depuis sa Résurrection, Il n’est pas re-mort mais, depuis qu’Il est monté dans la gloire de Dieu au jour de son Ascension, Il est toujours vivant.

Les chrétiens – et donc les catholiques – entrent en relation et en alliance avec Jésus par la foi et le baptême. Vrai Dieu et vrai homme, Jésus est l’unique Médiateur entre Dieu et les hommes. Il fait le pont entre Dieu et les hommes. Il nous permet de connaître Dieu et nous donne accès auprès de Dieu jusqu’à l’appeler Père, avec les mots qu’Il nous a donnés et que nous disons sous la mouvance du Saint Esprit.

La foi chrétienne est aussi trinitaire. Nous croyons en un seul Dieu mais en un Dieu qui ne connaît pas la solitude car Il est Amour – en Lui-même – bien avant d’avoir créé quoique ce soit. Il est toujours Amour quand il réalise et veille sur l’œuvre de sa Création, signe de la surabondance de cet Amour.

Être catholique est donc bien une question d’identité religieuse, c’est-à-dire de ce que je suis vis-à-vis de Dieu et comment j’entre en relation avec Lui. Celui qui embrasse la foi catholique s’attache donc à une profession de foi précise et complète sur toutes les questions qui concerne le mystère de Dieu… que je peux connaître mais que je ne peux comprendre – comprendre au sens de mettre l’infini de Dieu dans les limites de mon intelligence finie.

Ce que je crois comme catholique - ce en quoi je crois - me vient de la Parole de Dieu telle que je la reçois dans le texte sacré des livres bibliques par la bouche, le cœur et la main de l’Eglise… ce qui ne me dispense pas – au contraire – d’ouvrir et de goûter personnellement ce même texte sacré et d’y trouver la lumière et la nourriture pour ma route de pèlerin vers la vie éternelle. En effet, c’est l’Esprit Saint qui atteste à mon esprit que je suis enfant de Dieu et qui répand dans mon cœur l’amour de Dieu me permettant d’adorer Dieu, de reconnaître sa transcendance et ma dépendance à son égard… et me permettant aussi d’aimer mon prochain comme moi-même.

Père Michel BERGER, curé