Tu es mon Fils bien-aimé !

10 janvier 2025

Au moment où Jésus, après avoir été baptisé dans l’eau du Jourdain, se tient dans la prière, l’évangéliste Saint Luc souligne que le ciel s’ouvrit. Le mystère de la Trinité se manifeste :

  • l’Esprit Saint, sous l’apparence d’une colombe,
  • le Père qui fait entendre sa voix
  • et Jésus désigné par ses paroles : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé. »

Ce qui était depuis le commencement nous est ainsi montré. Au baptême de Jésus, il n’y a pas quelque chose de nouveau. Le mystère qui était caché depuis toujours est maintenant manifesté.

Il n’était pas en effet évident de reconnaître le Christ au jour de sa venue. Beaucoup ont pensé que Jean-Baptiste l’était. Jean-Baptiste doit dire ouvertement : « Je ne suis pas le Christ. » Jn 1, 20 « Il vient celui qui est plus fort que moi. » Luc 3, 16

Quand Jésus vient pour être baptisé, tous voient l’homme et pourraient s’arrêter à l’apparence. Il faut que soit dite et manifestée son identité : Il est le Fils de Dieu. C’est d’ailleurs le but de tous les évangélistes : montrer que Jésus est le Fils de Dieu, sauveur des hommes.

La réflexion et la compréhension des premiers chrétiens sur l’identité de Jésus ont été ardues.

En célébrant cette année le 17e centenaire du premier concile œcuménique, le concile de Nicée, nous pouvons savourer le fait d’avoir une tradition sur laquelle appuyer notre foi. C’est plus facile pour nous que pour eux !

En effet, il y a 1700 ans, du 20 mai au 25 juillet 325, 250 évêques se rassemblèrent à Nicée (aujourd’hui Iznik en Turquie). Il s’agissait de préciser la nature du Fils par rapport au Père en la Trinité. En quel sens peut-on dire que Dieu a un Fils ? Est-il fils comme nous le sommes ? ou bien est-il Fils selon une génération unique ?

Pour Arius, un prêtre des faubourgs d’Alexandrie (Egypte), le Logos, le Verbe est une créature de Dieu, la première. Première des créatures, il sera à son tour créateur des autres créatures. La simplicité de la vision d’Arius répandue par ses prédications crée la confusion. La crise s’étend.

En réponse aux erreurs d’Arius, le concile de Nicée affirme que le Fils est non pas créé, mais engendré du Père selon une génération véritable et éternelle. Il est vrai Dieu né du vrai Dieu. De toute éternité, le Fils est donc Dieu comme le Père est Dieu. Dieu, il est non seulement de même nature que le Père, mais dans une totale communion de nature avec le Père. Il n’y a qu’un seul Dieu. Pour préciser cela, l’Église utilise un mot : il est consubstantiel au Père.

Chaque dimanche, l’Église nous invite à professer notre foi dans ce grand mystère : Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles : Il est Dieu, né de Dieu, lumière née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu, Engendré, non pas créé, consubstantiel au Père, et par lui tout a été fait.

C’est ‘ensuite’ que nous parlons de l’Incarnation de ce Fils unique et éternel de Dieu : « lorsqu’est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme », la Vierge Marie. Gal 4, 4
Le Fils est entré dans le temps quand il a pris notre nature humaine. Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme.

Ainsi le Verbe éternel s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. Jn 1, 14

Adorons-Le et par Lui, dans la puissance de l’Esprit Saint, laissons-nous conduire vers le Père !

Père Michel BERGER, curé