Dans ce monde très bruyant nous sommes nombreux à chercher le silence, à apprécier les endroits calmes, à contempler un beau paysage. Mais est-ce que ce désir inscrit le plus profond de nous ne serait-il présent pour nous emmener au-dedans de nous-mêmes et nous faire entrer en relation avec Dieu qui habite notre âme ? Sommes-nous prêts à faire silence pour écouter cet hôte intérieur et lui répondre ?
Sommes-nous disponibles à séparer un moment de la journée, soit 10, 15 où 20 minutes, où à l’invitation de Jésus « nous nous retirerons dans notre pièce la plus retirée, fermerons la porte, et prierons notre Père dans le secret de notre cœur » ? (Mt 6, 6) Peut-être ce n’est pas facile de trouver une « pièce retirée » et silencieuse, peut-être nous ne trouvons même pas le temps pour le faire, ou tout simplement nous avons peur de nous mettre en silence et ne pas trop savoir comment faire. Pour ça nous pouvons nous aider de l’enseignement de Sainte Thérèse d’Avila, elle disait que « l’oraison n’est pas autre chose qu’une amitié intime, un entretien fréquent, seul à seul, avec Celui dont nous nous savons aimés », et puisque nous nous savons aimés de Dieu, nous pouvons nous mettre devant le Seigneur qui est au-dedans de nous et lui parler comme à un ami, demeurer près de Lui comme nous l’apprend encore la sainte « Pour aller à Sa recherche (celle de Dieu), elle (l’âme) n’a qu’à rentrer en solitude, regarder au-dedans d’elle-même et ne pas s’éloigner d’un Hôte si excellent ». Pour nous entrainer à cette prière silencieuse nous pouvons nous aider d’un texte de la Parole de Dieu, ou bien d’un extrait d’un bon livre spirituel, ou encore d’une image pieuse, ces moyens nous aiderons à nous concentrer, pourvu que le but principal c’est de toujours s’unir à Dieu sans laisser que notre pensée reparte sur nos tâches quotidiennes. Nous pouvons aussi tout simplement fermer les yeux et parler dans le silence à Celui qui nous aime.
Que nous prions dans l’Église, dans la nature, ou même dans notre chambre, il est préférable de réserver un moment précis dans la journée et un endroit privilégié pour ce cœur à cœur avec le Seigneur. Cette prière fait grandir en nous l’amitié avec le Seigneur, par elle notre vie spirituelle accompagnée d’une vie sacramentelle se développe admirablement. Dans ce silence l’imagination se tait, les soucis disparaissent, nos résonnements se taisent et nous nous laissons envahir par la grâce et l’amour de Dieu. Face à cet amour nous sommes démunis et nous ne pouvons que plonger dans un profond acte d’adoration.
Cette adoration nous habite aussi lorsque que nous recevons l’eucharistie et nous nous recueillons en action de grâce, et elle est prolongée toutes les fois que nous nous trouvons devant le Saint Sacrement exposé, ou non, où Jésus est vraiment présent corps, âme, divinité. Quel meilleur moyen pour faire grandir cette amitié ? Nous pouvons appeler l’adoration eucharistique la prière du regard, car nous regardons le Christ Jésus et nous nous laissons envahir par son regard d’amour qui nous sanctifie. Comme nous l’a appris le bienheureux Carlo Acutis « Quand nous nous mettons devant le soleil, nous bronzons. Lorsque nous nous mettons devant Jésus-Eucharistie, nous devenons des saints ». Toute notre attention est tournée au Saint Sacrement, et notre âme peut enfin contempler ce mystère d’amour d’un Dieu qui s’est donné pour nous et à nous. C’est un moment de rester seul à seul avec le Seigneur et de nous exposés devant Celui qui s’est exposé devant nous. Devant ce Dieu caché nous pouvons lui demander pardon, le remplir de compliments, de louange qui lui est dû, l’honorer, le remercier, lui demander de grâces et surtout l’adorer par ce qu’il est et prendre le temps de s’arrêter sur les mystères de sa vie. L’adoration peut être suivie d’un chant adapté, d’un texte bien choisi pour ce moment, et surtout de silence, qui est indispensable pour nous plonger dans cette prière du regard qui seul sait faire un cœur désireux d’aimer. Ne manquons pas aux rendez-vous avec le Seigneur, il nous attend, il veut entrer en relation avec nous, ne soyons pas tardifs à répondre à cet appel et mettons-nous à l’œuvre, dans une écoute silencieuse de ce Dieu qui nous aime.
Sr Luana Caetano dos Santos, CMES