Jésus connaît bien le cœur de l’homme… Il sait que sur le chemin de nos vies, il y a des occasions de chute… Le mot scandale signifie « pierre d’achoppement », ce rocher qui affleure sur le chemin et qui fait trébucher le marcheur jusqu’à le faire tomber.
Jésus évoque des situations où nous pouvons trébucher jusqu’à tomber dans le péché :
- Quand ta main deviendrait une main de cleptomane, un poing qui se ferme pour frapper ou s’ouvre pour le mal, coupe-la !
- Quand ton pied te conduirait là où tu n’es pas appelé à aller, quand ton pied refuserait de te conduire à ton travail pour rester dans la paresse, avant qu’il ne t’emmène dans les ténèbres, coupe-le !
- Quand ton œil serait sali par un regard de jalousie ou d’envie, quand ton œil ne verrait plus le frère mais l’ennemi, quand, rempli d’amertume, il sombrerait dans la jalousie, quand ton œil, rivé sur les écrans, serait troublé par les images qui déforment la beauté de l’amour et salissent ton âme, arrache-le !
Jésus, que dis-tu ? Si j’accomplis ta parole à la lettre, je n’ai pas assez de mains et de pieds à couper, je n’ai pas assez d’yeux à arracher… car tous les jours, je suis tenté et il m’arrive de faire l’expérience de la violence, de la paresse et de l’envie, de la convoitise… et il m’arrive aussi de m’en confesser !
Cela me rappelle le chant que nous avons longtemps chanté avec les jeunes : Christ a choisi 10 soldats pour la bataille ! Parmi eux, un seul était sans défaut. Tous les autres claudiquaient, étaient aveugles, avaient mal à la tête ou au dos, se grattaient, avaient des tics, avaient mal au bras ou au ventre mais ces 9 là marchaient pour Jésus et avec Jésus ! Un seul était tout bon, mais il ne marchait pas pour Jésus ! et encore moins avec lui !
Soyons réalistes : parmi nous, il n’y a pas beaucoup de sages selon la chair, pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de gens bien nés. (1 Cor 1, 26). Aucun d’entre nous n’est exempt de tentation et de péché. C’est pour nous sauver que Jésus est venu ! Pour m’éviter d’avoir à couper ma main, mon pied et mon œil, Il est mon Sauveur au quotidien. J’ai besoin de Lui !
- Jésus tu sauves ma main : ta voix m’apprend que le vol ne m’apporte rien et qu’il n’enrichit pas ma vie en vue de la vie éternelle.
- Jésus, tu sauves mon pied : ta parole me dit que les loisirs et plaisirs de la vie ne suffisent pas seuls à me rendre heureux. J’irai donc par le chemin le plus parfait qui est celui de ma besogne quotidienne, celle de mon devoir d’état.
- Jésus, tu sauves mon œil : ta lumière me rejoint pour purifier mon cœur et mon regard, dans ce monde de l’image déformant la réalité.
Jésus, si j’ai bien compris ta Parole et si je suis vraiment un de ces petits qui croient en toi, il n’y a plus pour moi d’occasion de chute grave. Il pourra m’arriver de faire des erreurs ou des bêtises mais Tu me relèveras. Si j’agis en ton Nom, si je marche pour Toi et avec Toi, je ne crains aucun mal et rien ne pourra me séparer de Ton amour.
Pour être vraiment un de ces petits qui croient vraiment en Jésus, il est important de nous entraider. Saint François de Sales dirait : « de nous entreporter au bien ». Nous avons besoin d’avoir de frères et sœurs dans la foi… Vivre avec eux nous aide à vivre l’Evangile, en vérité… même et surtout s’ils sont en marge du groupe, comme Eldad et Médad, qui choisis par Dieu pour faire partie du groupe, avaient reçu l’Esprit de Dieu… Dans l’Evangile, Jean, l’un des Douze aimerait que Jésus s’oppose à ceux qui ne suivent pas encore la caravane de ses disciples mais qui, tout autant, ont reçu l’Esprit de Dieu et peuvent accomplir l’œuvre de Dieu : chasser les esprits mauvais… ce qui est plus de l’ordre du service que de l’ordre d’un pouvoir. Celui qui n’est pas contre nous est pour nous…
Sachons donc accueillir ceux qui nous rejoignent ; avec leurs talents mais aussi avec leurs défauts, ils sont les frères et sœurs que Dieu nous envoie pour nous aider à progresser.
Libérés du mal, avec nos mains, nos pieds et nos yeux sauvés par Jésus, vivons ensemble l’Evangile du service. Il commence par l’hospitalité et l’accueil du verre d’eau qui me sont offerts au nom de mon appartenance au Christ. Père Michel BERGER